Consommation de viandes d’ânes et de chiens
Les viandes d’âne et de chien sont de plus en plus appréciées mais elles ne courent pas toutes les rues. Le marché de Saaba est réputé pour les différentes viandes que l’on y retrouve.
Il est 7h30 au marché de Saaba. Petit à petit le marché prend vie. Édouard accueille ses premiers clients avec un air très familier. Édouard Compaoré est un Boucher. Un métier qu’il exerce depuis plusieurs années. Il vend une viande assez particulière, de la viande d’âne. L’activité de notre boucher est un héritage.
« Je suis né dans la vente de viande d’âne. Mon grand-père était boucher. Il a transmis sa passion à mon papa qui à son tour me l’a légué ». C’est une viande très prisée par les consommateurs. Nous assistons à un défilé des clients. Ils ont tous la même phrase au bout des lèvres « bonjour koassa je veux la viande pour 500f ».
Il peut vendre au minimum 2 gros ânes par jour et cela c’est quand le marché n’est pas bon dit -il.
Aminata est l’ une de ses fidèles clientes. Elle témoigne ‘’ j’aime la viande d’âne pour son goût particulier, en plus de cela pour 500FCFA j’arrive à donner deux morceaux à chaque membre de ma famille. Ce qui n’est pas le cas quand j’achète la viande de bœuf ou de mouton’’. On peut varier les repas avec cette viande. Des dolotières (vendeuse de bière locale) et restauratrices viennent se ravitailler chez lui pour revendre. Sur la table nous constatons un sac plein d’os. Le filet(chaire tendre) a été séparé des os. C’est la commande d’une dolotière; elle en fait de la soupe et revend à sa clientèle. A cela Edouard ajoute que les os de l’âne sont thérapeutiques car ils soigneraient le rhumatisme encore appelé ’’kaam wersé » en langue mooré.
La viande d’âne est très bonne dans tous les repas. On peut la manger en soupe ou en steak. A côté nous avons le frère de Édouard qui fait des brochettes de viande d’âne. Une brochette simple fait 50 CFA, accompagnée de pain cela varie entre 150 FCFA et 500 FCFA . Les enfants en raffolent. Pour Edouard tout le monde peut consommer cette viande. Il n’y a pas d’ethnies ou de personnes qui ne puissent manger, sauf par choix.
Il est 11h30 à notre montre et Édouard se frotte déjà les mains. La table est presque vide. Les recettes sont bonnes. Comme on le dit, »il n’y a pas de sot métier » et ce n’est pas notre homme qui dira le contraire. « Grâce à cette activité, j’arrive à payer la scolarité de mes 2 enfants et celle mon frère. J’honore toujours nos ordonnances sans demander de l’aide à personne. Madame aussi ne manque jamais d’argent de popote’’ nous confie t-il.
Ils sont plus de 3 bouchers de viande d’âne. D’une même voix, ils conviennent que l’activité est rentable mais ils rencontrent des difficultés pour s’approvisionner au regard de la crise sécuritaire.
La viande de chien…
De l’autre côté de la ruelle, une file d’attente attire notre attention. C’est un autre boucher, Dominique Tapsoba. Il vend de la viande de chien déja cuite. Une autre spécialité de la commune de Saaba. Comme Edouard vendeur de viande d’âne, lui aussi est né d’une famille de bouchers de viande de chien. Dominique ne vend qu’un chien par jour aux vues des difficultés pour avoir l’animal. La cuisse du chien fait 4.000 FCFA et cela selon sa taille. La viande de chien est une denrée rare et très consommée. On connait les Gourounsis comme grands consommateurs de chien, après viennent les Gouins et les Mossis entres autres, selon notre boucher.
Difficile de dire que tout le monde n’en consomme pas. Denis et Brice sont originaires de Saaba. Ce sont des amateurs de viande de chien. Ils ont pris goût avec leur père qui avait l’habitude d’en acheter. Selon leurs dires la viande de chien se prépare sans ingrédients et elle plus douce que les autres viandes.
Dans ce marché nous retrouvons aussi de la viande de cheval, de bœuf et de porc. Toutes ces viandes sont vendues dans des coins bien précis du marché, quoique la viande d’âne est celle qui trône en maitresse des lieux.
Celia Demi
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