Mendicité de femmes avec leurs enfants à Ouagadougou: des mendiantes s’expliquent
Elles sont nombreuses ces femmes avec leurs enfants qui circulent dans la ville de Ouagadougou entrain de quémander leur pitance quotidienne. Parmi ces dernières, de nombreuses déplacées internes (PDI), même si officiellement la ville ne compte pas de PDI. nous sommes allés à leur rencontre pour comprendre comment et pourquoi elles se sont retrouvées en situation de mendicité et notamment pourquoi elles refusent les offres d’emploi en tant que « femmes de ménages » ou autres
« Nous sommes ici depuis 4 ans, sans aucun soutien ,ni ressource. Nous mendions avec nos enfants dans la rue, pour avoir à manger » témoigne Kadjata Alou, femme déplacée interne et mère de 3 enfants. . « nous venons de Foulgou, un village vers Dori, j’ai dû fuir avec mes enfants pour ne pas être tuée par les hommes armés. Nous sommes arrivés à Ouagadougou dans des conditions difficiles ou nous vivons dans la rue sans maison ni à manger. C’est difficile» a-t-elle ajouté.
Aissata Diallo est une autre mendiante que nous retrouvons à un feu tricolore. Elle est mère de 4 enfants à sa charge « tous les jours, mes enfants et moi ainsi que les autres femmes, nous sommes obligées de venir à cet endroit précis pour mendier. Parfois les gens nous donnent, d’autres nous regardent à peine. Cela me fait de la peine car je n’ arrive pas à nourrir mes enfants ni à les soigner s’ils sont malades, nous souffrons ! ».
certains Ouagalais disent que ces femmes refusent du travail
« J’étais en train de balayer la devanture de la boutique et il y a une mendiante qui est venue quémander. Je lui ai proposé de balayer et de ramasser les ordures pour mettre dans la poubelle en contrepartie de 500F et elle a refusé« . Ces paroles sont de Parfait Ouédraogo gérant d’un bar à jus qu bord d’une artère de la ville. Il ya beaucoup de témoignages de ce type même si les mendiantes que nous avons rencontrés les réfutent.
Fatimata Aïssata Diallo, mère d’ un enfant explique « moi personnellement, je veux bien travailler pour subvenir à mes besoins ainsi que à ceux de mon enfant et de ma belle-mère. Ça fait 5 ans que nous tournons dans la ville et aucun soutien . souvent , nous demandons aux personnes aux alentours si elles n’ont pas un travail quelconque pour nous mais la demande reste vaine . Je ressens la peur et le mépris dans le regard de certaines personnes, il y’a pas de travail alors je suis obligée de mendier ».
Mariama Mamoudou , mère de 4 enfants dit « je mendie depuis 4 ou 5ans dans les rues de Ouagadougou, j’ai dû fuir mon village, abandonnée tout ce que j’avais, quand les enfants sont malades, je me rends dans un centre de santé pour les soigner et je paye les frais et les médicaments avec l’argent de la mendicité. Oui je veux bien travailler mais où ?
Le phénomène de mendicité des femmes et leurs enfants en faction devant les feux tricolores de Ouagadougou a pris beaucoup d’ampleur ces dernières années. Il est clair qu’une solution doit être envisagée afin de sauver l’avenir des enfants innocents qui devraient normalement être sur les bancs des écoles.
Asmaho Tiemtoré
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