Abdoul Dramane Kuiliga, Maître de Taekwondo et éleveur de boeufs

Des boeufs, élevés en pleine capitale Ouagadougou, cela se passe le long du mur du cimetière de Kouritenga. Abdoul Dramane Kuiliga Nikiema y est installé depuis plus de 15 ans. Militaire à la retraite, enseignant d’arts martiaux, l’éleveur parait beaucoup moins que les 69 ans marqués sur sa pièce d’identité.
C’est un Homme plein d’entrain et de bonhommie que nous trouvons sous un hangar le long du cimetière. Ces bœufs sont aussi sous des hangars, au bord de la voie. Une quinzaine de boeufs se trouvent là. Ils sont bien dodus et visiblement très bien entretenus. un boeuf coûte autour de 900.000 FCFA nous confie Kuiliga Nikiema. c’est dire que l’activité est rentable et lui permet de s’occuper des siens. « Si ça ne marchait pas, je n’allais pas être dedans depuis plus de 15 ans, nous confie -il dans un éclat de rire. Tout métier à cependant ses contraintes et ses conséquences. Il y’a surtout les déchets et leurs odeurs.

« Nous ramassons les déchets tout le temps afin d’éviter que les odeurs n’indisposent les voisins et les passants« , explique Abdoul Dramane Kuilga Nikiéma. « Je m’entends très bien avec les gens du quartier. Je suis musulman mais je suis avec des chrétiens et on collabore très bien », poursuit-il.
Ses propos sont soutenus par dame Démé, une voisine qui affirme que cette activité ne la dérange pas. « Je suis là depuis bientôt deux ans mais je ne me suis jamais plaint auprès du vieux par rapport aux déchets et odeurs. Ça ne me dérange pas sinon j’allais déménager« , a-t-elle laissé entendre. Si certains estiment que les déchets et les odeurs n’indisposent pas, ce n’est pas le cas chez tous.
« Pour passer par ici, on est obligé de retenir sa respiration. Il y’a la boue et quand il pleut, c’est vraiment sale. C’est bon de faire l’élevage mais c’est l’endroit choisi qui est inapproprié. Si la personne peut essayer de revoir, ça allait vraiment nous arranger », ainsi s’est exprimé Rasmata Tiono.




Abdoul Dramane Kuiliga Nikiema ne serait cependant pas installé de façon anarchique. Il aurait bénéficié d’une autorisation verbale du maire de la commune. » Le maire de la commune est venu visité le coin avec des policiers et deux conseillers et m’a dit que ce n’est pas permis d’être au mur d’un cimetière pour une activité pastorale. Mais vu ma situation et comme je n’ai pas un bon travail à faire, il m’a permis d’aménager correctement et de ne pas laisser le lieu très sale. Alors, j’ai suivi ses instructions« , nous rassure l’éleveur avant que l’on ne prenne congés de lui.
Bernadette KAMBIRE
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