Donnez du travail aux jeunes pour éviter qu’ils rejoignent les terroristes
Le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, a lancé l’initiative présidentielle « Référent-Opportunités-Insertion » dans les 302 communes rurales du Burkina Faso, ce samedi 17 juin 2023. La cérémonie s’est tenue à l’Ecole nationale de formation agricole de Matourkou, commune de Bobo-Dioulasso, région des Hauts-Bassins. Cette initiative va permettre, entre autres, de lutter contre le désoeuvrement des jeunes vivant en milieu rural, et partant leur enrôlement par des groupes prônant l’extrémisme violent et la radicalisation.
Les jeunes vivant en milieu rural sont confrontés à des problèmes spécifiques tels que le faible accès aux services publics, la faible qualification professionnelle, le faible niveau d’instruction, l’accès difficile aux moyens de production, la faible adéquation des offres de services à leurs besoins, etc.
Sans oublier que les mauvaises pratiques administratives, les idées reçues et la désinformation ont engendré une relation de méfiance entre le citoyen vivant en milieu rural et l’administration publique.
Ayant pris la mesure de cette situation, le Gouvernement, sous le leadership du président de la Transition, Chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, a mis en place un dispositif dénommé initiative présidentielle « Référent-Opportunités-Insertion », en vue d’un accompagnement pertinent, accessible et efficace au profit des jeunes vivant en milieu rural.
En procédant au lancement de cette initiative, le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, a souligné qu’elle s’inscrit dans la double perspective d’accroître non seulement la visibilité et l’accessibilité des offres d’insertion socio-économique au profit des jeunes vivant en milieu rural, mais aussi et surtout de promouvoir leur encadrement de proximité.
« Il s’agit plus concrètement de disposer d’ici 2025, d’un dispositif d’information et de sensibilisation, d’orientation, de formation et d’accompagnement vers les solutions adaptées aux besoins de chaque jeune dans chacune des 302 communes rurales du Burkina Faso. Ainsi, chacune de ces communes devra mettre en place une cellule dont le responsable sera le référent opportunité insertion. Ce dernier sera appuyé par des personnes de la société civile pour répondre aux besoins des jeunes de 15 à 35 ans », a-t-il expliqué.
Il a en outre ajouté que la mise en place d’un tel dispositif va permettre de « mieux orienter les jeunes vers des activités saines, épanouissantes » et qui favorisent leur autonomisation, de reconstruire une nouvelle représentation de l’Etat dans l’esprit de chaque jeune où qu’il soit, de renforcer l’appropriation des compétences transférées aux collectivités territoriales dans les domaines des sports, de la jeunesse, de la formation professionnelle et de l’emploi, et d’avoir un intermédiaire de proximité, une courroie de transmission pour l’ensemble des services publics disposant d’offres correspondant aux besoins des jeunes.
« Plus qu’une nécessité, ce dispositif est d’une urgence absolue pour lutter de façon appropriée contre le désœuvrement, la tentation et le risque pour les jeunes de se faire enrôler par les groupes prônant l’extrémisme violent et la radicalisation des jeunes. Il s’agit d’une nouvelle possibilité de donner de l’espoir à la jeunesse, car le désespoir est le niveau de toute dérive. Cette initiative constitue sans nulle doute l’avant-garde de la future stratégie de désarmement qui sera inévitable après la reconquête de l’ensemble du territoire. Aux jeunes qui se sont engagés ou qui se sont laissés entraînés vers le mauvais chemin, nous devons dès aujourd’hui penser à leur insertion. Aux jeunes qui se sont engagés pour défendre la patrie, nous devons penser à leur réconversion », a fait savoir le Chef du Gouvernement.
Aux présidents des délégations spéciales des communes, qu’il a qualifié de « premiers interlocuteurs des jeunes dans leurs localités respectives », le Premier ministre a soutenu que cette initiative ne connaîtra un succès que s’ils s’approprient « pleinement » ce concept.
De ce fait, il les a invité à prendre toutes les « dispositions nécessaires » pour faire de ce dispositif un instrument de promotion au service des jeunes vivant en milieu rural.
Le Premier ministre a aussi exhorté les jeunes vivant en milieu rural, d’en tirer « pleinement » profit par le renforcement des liens de collaboration avec leurs référents respectifs et d’être par le truchement de ce dispositif des acteurs incontournables de développement de leurs localités et des artisans de la paix.
Pour sa part, il a réitéré l’engagement de son Gouvernement à accompagner cette initiative « salutaire » pour les jeunes vivant en milieu rural.
En levée de rideau, il s’est tenu un atelier sur la présentation de l’initiative « Référent-Opportunités-Insertion », organisé autour du thème central : « Offrir des perspectives nouvelles d’insertion professionnelle aux jeunes vivant en milieu rural pour un relèvement socio-économique durable dans un contexte de crise sécuritaire au Burkina Faso ».
A cet effet, deux panels portant sur les opportunités d’insertion des jeunes en milieu rural et sur la culture de paix, la citoyenneté et le vivre-ensemble ont été livrés au profit des jeunes.
A l’issue de cet atelier, les présidents des délégations spéciales des communes rurales ont recommandé l’affection d’une partie du Fonds minier de développement des collectivités territoriales au fonctionnement des services communaux ruraux, la mise en place d’un dispositif efficace de suivi-évaluation des actions des Référents-Opportunités-Insertion dans les communes rurales.
Les représentants des jeunes vivant en milieu rural se sont engagés à informer, à sensibiliser et à mobiliser les autres jeunes pour qu’ils s’approprient le dispositif de l’initiative présidentielle « Référent-Opportunités-Insertion », à s’impliquer dans la mise en œuvre et le suivi-évaluation des actions des Référents-Opportunités-Insertion » dans les différentes communes rurales.
Par ailleurs, ils ont adressé une motion de soutien au président de la Transition pour sa clairvoyance et son engagement au développement endogène de notre pays.
Ils ont également adressé une motion de soutien au Premier ministre et à son Gouvernement pour la diligence dans le processus d’opérationnalisation de cette initiative présidentielle.
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