Burkina: le code de la route enseigné à l’école primaire

Les activités de la 7e édition de la Semaine de la Sécurité Routière (SSR) ont été officiellement lancées, ce lundi 07 août 2023, à Bobo-Dioulasso, sous la présidence du Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla. En sa qualité de Président du Conseil pour la Sécurité Routière (CSR), il a annoncé que, dans le cadre de la lutte contre l’insécurité routière, l’une des réformes envisagées par le gouvernement est l’introduction de l’enseignement du Code de la route, dès l’école primaire.

« Mon casque, mon compagnon de route », c’est sous ce thème que se tient la 7e édition de la Semaine de la sécurité routière (SSR) du 07 au 13 août 2023.

Selon le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, l’objectif du président de la Transition et du gouvernement est de travailler à la préservation des vies des Burkinabè et à l’amélioration de leurs conditions de vie.

C’est ce qui explique, a-t-il dit, l’intensification de la lutte contre le terrorisme.

« Or, il se trouve que l’insécurité routière cause beaucoup de drames, créant ainsi un obstacle à l’atteinte de cet objectif. Notre objectif, c’est de préserver les vies, même la vie de nos ennemis et de nos adversaires. Nous souhaitons qu’ils vivent le plus longtemps possible pour, plus tard, être obligés de proclamer ce que nous avons fait », a-t-il fait savoir.

A l’entendre, c’est pourquoi, le gouvernement tient à la sécurité routière.

« Notre projet c’est pour les vivants et non pour les morts. Si vous mourrez par le fait de l’insécurité routière, c’est une perte pour nous car demain vous ne pourrez plus chanter nos louanges. Donc, nous tenons à ce que tout le monde vive. C’est la raison pour laquelle nous mettons l’accent sur la sécurité routière. Dès la formation du gouvernement, nous avons décidé de mettre l’accent sur le problème de l’insécurité routière. J’ai donné des directives pour la sécurité routière. Seulement, nous constatons qu’actuellement, nous n’avons pas encore mis en branle le dispositif que nous avons prévu, à cause de l’insécurité liée au terrorisme, car la plupart des forces de sécurité sont engagées dans la lutte contre le terrorisme. Il n’en reste plus beaucoup pour veiller à la sécurité routière. Néanmoins, nous passerons bientôt à la répression après la phase de sensibilisation », a-t-il précisé.

Pour lui, l’incivisme routière a plusieurs causes dont l’ignorance.

« Certains ne savent pas pourquoi il faut porter le casque. Ils pensent que porter le casque est source de chaleur. Bien au contraire, le casque protège contre la chaleur. Certaines jeunes filles ne portent pas le casque parce qu’elles veulent qu’on voit les coiffures qu’elles arborent, alors qu’elles oublient que c’est parce qu’elles ont une tête qu’elles font des tresses. En plus du non respect du port du casque, on peut citer le non respect des pistes cyclables, le non respect du Code de la route, la pratique de la vitesse qui causent de nombreux accidents, souvent mortels », a martelé le Chef du gouvernement burkinabè.

De ce fait, il a annoncé que le gouvernement a pris la disposition de faire en sorte que le Code de la route soit intériorisé par tous les usagers de la route.

« Avant de prendre la route, il faut connaître les règles qui gouvernent la route. Il faudrait faire en sorte que tout usager de la route ait connaissance du Code de la route », a-t-il souligné, avant d’ajouter que c’est pourquoi, le gouvernement a décidé « d’inclure l’enseignement du Code de la route, dès l’école primaire ».

« Ce sont des réformes qui font partie de la lettre de mission du ministre en charge de l’Education nationale, de telle sorte que l’élève même s’il ne poursuit pas au secondaire, ait connaissance du Code de la route, parce que chaque citoyen est appelé à user de la voie publique », a-t-il affirmé.

Quant au ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Roland Somda, il a indiqué que l’insécurité routière qui touche principalement la jeunesse coûte très cher à notre pays.

Pour faire face, avec efficacité à ce fléau, a-t-il révélé, les autorités burkinabè ont pris une série de mesures d’ordre réglementaire et institutionnel.

Il s’agit de l’institution de l’obligation du port du casque de protection pour les usagers des deux roues motorisés et l’intégration obligatoire du casque dans les équipements lors de la vente d’une moto.

« Le port du casque n’est certainement pas une solution miracle, mais il est l’un des moyens les plus appropriés de protection. Son usage est à même d’amoindrir les conséquences néfastes des traumatismes dus aux accidents de la circulation routière et donc de réduire le nombre de tués sur nos routes. Porter le casque n’aura toutefois aucun sens si les autres règles de la circulation routière ne sont pas respectées. Il s’agit notamment du respect de la limitation de vitesse, du non usage du téléphone en circulation, de l’interdiction des acrobaties en circulation, bref du respect sans réserve du Code de la route », a-t-il insisté.

Motos accidentées

Le ministre en charge de la Communication, Jean Emmanuel Ouédraogo, au nom des parrains de cette 7e édition de la SSR, a soutenu que depuis plus d’une décennie, l’insécurité routière est devenue, un problème de santé publique, voire un problème de développement dans le monde et particulièrement dans les pays à faible revenu comme le nôtre.

Selon le rapport de situation sur la sécurité routière dans le monde 2018 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a-t-il expliqué, les traumatismes dus aux accidents de la circulation sont la huitième cause de décès pour tous les groupes d’âge, faisant désormais plus de victimes que certaines maladies.

« Les accidents impliquant les moyens de déplacement à deux roues sont plus fréquents que ceux qui mettent en opposition des véhicules automobiles. La sécurité routière ne saurait être l’affaire d’un ministère, d’une structure, elle est l’affaire de tous. Pour preuve, nous sommes tous des usagers de la route, donc de potentielles victimes d’accidents de circulation. C’est pourquoi, chacun de nous doit jouer pleinement et sincèrement sa partition pour la réussite de la lutte contre le fléau de l’insécurité routière », a-t-il affirmé.

Plusieurs activités sont au programme de cette 7e édition de la SSR. Ce sont entre autres, une caravane sur le port du casque, une nuit des partenaires, des séances foraines de sensibilisation, une rencontre d’échanges avec les Concessionnaires et vendeurs de motocycles.

DCRP/Primature

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