Marchés publics au Burkina: l’ARCOP outille des journalistes
Un atelier d’échange et de formation sur la commande publique s’est tenu avec des journalistes, le mercredi 6 septembre 2023 à la salle de conférence de Dunia Hôtel de Loumbila. Cette rencontre de l’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP) avec les médias, entre dans la cadre de la sensibilisation sur les passations et exécutions des marchés publics. Cet atelier a été placé sous le thème de« Passation et l’exécution des marchés publics dans un contexte de vulnérabilité ».
L’objectif visé est de permettre aux acteurs du monde des médias de mieux comprendre et de s’approprier les mesures prises en matière de marchés publics, notamment dans ce contexte de vulnérabilité. La cérémonie d’ouverture a été présidée par Modeste Yaméogo, Secrétaire permanent de l’ARCOP.
Ce sont 40 acteurs du monde des médias qui ont pris part à cette rencontre. Ils se sont appropriés les outils nécessaires pour garantir une exécution continue des procédures de la commande publique dans le cadre de la gestion de la crise sécuritaire.
Les participants ont aussi appris à mieux connaitre l’ARCOP, ainsi que le rôle qu’elle joue dans le secteur de la commande publique au Burkina Faso. Ce cadre d’échanges s’est voulu un moment de partage et de sensibilisation sur les processus de passation des marchés publics dans le difficile contexte sécuritaire que connait le pays des Hommes intègres. Les hommes de médias ont reçu au cours de cet atelier tous les outils nécessaires, afin d’appréhender les lois et les règlementations en vigueur dans ce domaine.
Les acteurs de l’ARCOP ont souligné que dans le contexte sécuritaire actuel que traverse notre pays, les procédures normales d’acquisition de marchés publics ne soient plus adaptées ou font face à des difficultés de mise en œuvre. Certaines zones sont devenues quasi inaccessibles, des chantiers sont à l’arrêt ou à l’abandon et il y’a l’impossibilité d’effectuer le contrôle des travaux, qui sont entre autres difficultés rencontrées.
Modeste Yaméogo, Secrétaire permanent de l’ ARCOP, a souligné que « l’ARCOP s’est toujours engagé à échanger avec les hommes de médias sur la commande publique. Cette année nous avons jugé nécessaire d’échanger avec ces acteurs sur la passation des marchés dans ce contexte de vulnérabilité, afin de présenter les mesures prises par le Gouvernement ». Il a souligné qu’il existe des mesures de droit commun et des mesures exceptionnelles. « Dans les propositions que nous avons, c’est de revoir les mesures d’une façon générale pour ajouter des flexibilités sans pour autant sacrifier les principes essentiels de la commande publique », a-t-il-renchéri.
Des innovations majeures ont été entreprises par l’ARCOP, pour faciliter les longues procédures des marchés publics et leurs réalisations. Les communicateurs ont laissé entendre qu’il existe des mesures d’ajustement de programmes d’urgence liés au terrorisme. A savoir :
- Le Programme d’urgence pour le Sahel( PUS)
- Le programme d’Urgence pour le développement territorial et de résilience (PUDTR)
- Des textes liés au programme d’urgence.
Moise Bakorba, Directeur du contentieux et des enquêtes à l’ARCOP, a également souligné que cette rencontre a servi à outiller les hommes de presses sur le processus de la commande publique en cette crise sécuritaire difficile. Il a fait savoir que des allègements ont été entreprises par l’ARCOP afin d’introduire les procédures d’exceptions. « des allègements ont été pris pour introduire les procédures exceptionnelles comme l’entente directe et ne doivent pas constituer un abus », a souligné Moise Bakorba. Il a ajouté que les prix sont soumis à un contrôle a la fin de l’exécution des travaux ou projets. L’autorité Supérieure de Contrôle de l’Etat et de la Lutte contre la Corruption (ASCE-LC) intervient également auprès de l’ARCOP pour vérifier la conformité des données et des travaux exécutés. « Il y’a l’autorité supérieure de contrôle d’état de lutte contre la corruption qui intervient aussi, pour faire un audit afin de voir si le projet a été exécuté conformément aux règles de l’art. Il existe des bases de données qui sont présentes lorsqu’on veut mettre en œuvre une procédure exceptionnelle, notamment dans les demandes de cotation. Quand on prend la demande de cotation pour certaines autorités contractantes, elle passe de 75 millions à 150 millions pour les appels d’offres liés aux fournitures d’équipements et des services courants et de 50 millions à 100 millions pour ce qui concerne l’appel d’offres en particulier, vous pouvez le constater les seuils ont pratiquement doublés. Ce sont des allègements de nature à permettre aux autorités contractantes d’aller avec efficacité dans la mise en œuvre des procédures », a renchéri Moise Bakorba.
Les différents participants ont quitté l’atelier plein de connaissances sur la procédure de passation de la commande publique ainsi que de son exécution dans ce contexte de vulnérabilité.
Asmaho Tiemtoré
Topinfo Plus.