Burkina: 2000 élèves fonctionnaires deviendront des réservistes de l’armée

Plus de 2 000 élèves-fonctionnaires issus des centres et écoles de formation professionnelle, vont accomplir une formation civique et militaire de trois mois, au centre du SND à Loumbila, et seront considérés après coup, comme des réservistes de l’armée burkinabè.

La troisième promotion du Service national pour le développement (SND), forte de 2 146 jeunes issus des centres et écoles de formation professionnelle, a rejoint le lundi 11 septembre 2023, le centre de formation et de production de Loumbila (CFPL, Loumbila), pour leur formation civique et militaire de 3 mois.

Cette initiative du SND a pour but d’inculquer à ces élèves fonctionnaires et appelés du SND, certaines valeurs cardinales sur la gestion des biens publics en accord avec l’intérêt supérieur de la Nation.

La formation vise également à cultiver chez ces jeunes de 18 à 30 ans, certains reflexes pour leur permettre de se défendre dans un contexte de lutte contre le terrorisme au Burkina Faso.

Ces appelés sont issus de l’Ecole nationale des régies financières (ENAREF), de l’Ecole nationale de santé publique (ENSP), de l’Ecole nationale de la magistrature (ENAM), de l’Ecole nationale des eaux et forêts (ENEF).

D’autres sont également venus de l’Ecole normale supérieure de Koudougou (ENS), de la Direction régionale de l’Institut de formation des personnels de l’éducation (INFPE, ex ENEP de Loumbila), de l’Ecole nationale des travaux publics (ENTP) etc.

La formation va se dérouler en deux phases sur le terrain dont la première est focalisée, entre autres, sur  les modules du civisme, du patriotisme,  de l’amour du travail bien fait, du droit humanitaire international.

La seconde étape va concerner la technique du combat et le maniement des armes.

Au terme de leur séjour de 90 jours au CFPL, les appelés du SND seront considérés comme des «reservistes» ou supplétifs de l’armée.

Le Directeur général du SND, le colonel-major Mathieu Benao, a pour sa part, invité les  jeunes à la sérénité et à la discipline tout au long de leur formation initiale.

Selon lui, le gouvernement a instruit la reprise de la formation civique et militaire, au profit des jeunes sortant des écoles et centres de formation professionnelle de l’Etat.

Le colonel-major Bénao a précisé que ces jeunes constituent une réserve au  profit des Forces armées nationales (FAN), dans le cadre de la lutte contre le l’insécurité.

«Cela fait déjà deux ans que nous faisions des expérimentations, cette année, c’est vraiment une année charnière, nous devons pouvoir  éprouver nos capacités de formation, d’accueil dans nos centres de formation pour véritablement lancer la formation à grande échelle », a-t-il indiqué.

Il a d’abord insisté sur la formation civique du fait qu’elle va permettre aux jeunes d’acquérir certaines valeurs qui feront d’eux des Burkinabè «intègres» et prêts à défendre leur patrie.

Le patron du SND, a ensuite fait cas, du volet militaire qui consiste à l’apprentissage du métier du maniement des armes et  de la défense du territoire national.

«Nous entamons la formation ce lundi 11 septembre 2023 et elle prendra fin certainement le 10 décembre prochain », a-t-il relevé.

Alicia Mireille Fankani, une  élève fonctionnaire, âgée de 24 ans, de  l’Institut national de formation des personnels de l’éducation des Hauts-Bassins, s’est réjouie de sa participation à la formation civique et militaire.

De son avis, cette formation de 90 jours va leur permettre de se mettre dans la peau de nos Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).

« Avec cette formation, peut-être il y aura des jeunes qui auront l’amour pour défendre la patrie », a-t-elle ajouté.

Même son de cloche pour Daouda Sangli, de  l’Institut national de formation en travail social de Gaoua, qui soutient que le service militaire est une bonne chose pour lui.

Pour ce jeune de 30 ans, le SND va leur fournir des connaissances d’un autre domaine qui constituent une partie intégrante de leur carrière.

M. Sangli a noté que la formation est la bienvenue, au regard de la situation actuelle du pays.

Le 17 août 2023, l’Assemblée législative de Transition (ALT), a adopté un projet de loi portant formation civique et militaire au Burkina Faso. Une fois ladite loi promulguée par le gouvernement, le SND va concerner les jeunes de 18 à 35 ans.

 Nida Ouédraogo de l’Agence d’information du Burkina

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