Revirement de la position présidentielle française sur la cession de Mirage 2000-5 à l’Ukraine
Au cours d’un entretien télévisé jeudi 6 juin, le président Emmanuel Macron a annoncé la cession de Mirage 2000-5 à l’Ukraine, un revirement surprenant de la position française. Auparavant, Paris avait affirmé que la livraison d’avions de chasse français n’était pas la priorité pour l’Ukraine.
Une scène frappante a été observée vendredi matin, lorsque la voiture du président ukrainien est arrivée sous le porche des Invalides. Cependant, ce n’est qu’après la fermeture des immenses portes et l’achèvement des mesures de sécurité que Volodymyr Zelinsky a été autorisé à sortir de son véhicule. Cela témoigne des précautions extrêmes qui entourent sa sécurité.
Volodymyr Zelinsky, vêtu de son habituel pantalon militaire kaki et d’un tee-shirt noir arborant les armoiries de l’Ukraine, était accompagné du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et du gouverneur militaire de Paris, le général Abad, pour inspecter un détachement de la Garde Républicaine. La cérémonie a été brève, ne durant pas plus d’un quart d’heure. Malgré une barbe de trois jours et des traits fatigués, Zelinsky affichait un sourire.
Les annonces du président Macron concernant la promesse d’avions de chasse français à l’Ukraine ont certainement été accueillies avec soulagement. Ce changement de cap est d’autant plus surprenant que le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait récemment déclaré devant la représentation nationale que la France disposait de peu de ces appareils. Il avait souligné les défis considérables liés à leur maintenance, l’armée de l’air étant déjà fortement sollicitée.
Cela soulève donc plusieurs questions. Le seul groupe de chasse français, le 1/2 Cigognes, volant sur Mirage 2000-5, devra-t-il céder une partie de ses avions ? Ou bien, comme évoqué par Emmanuel Macron, pourrait-il s’agir d’appareils vendus à l’étranger, notamment à la Grèce ? Cette dernière cherche actuellement à se défaire de sa flotte de Mirage 2000-5, ce qui nécessiterait un financement.
Le président a également évoqué une formation qui débuterait dès cet été pour disposer de pilotes et d’avions opérationnels dans un délai de six mois. Cependant, former un pilote expérimenté prend plusieurs années. Bien qu’aucune annonce d’envoi d’instructeurs en Ukraine n’ait été faite pour le moment, Emmanuel Macron a indiqué que la France allait former une brigade de 4500 soldats ukrainiens.
Cette brigade sera complètement équipée et entraînée en France, marquant ainsi une nouvelle étape dans la coopération militaire franco-ukrainienne. Bien que l’envoi d’instructeurs sur le sol ukrainien ne soit pas exclu, il semble rencontrer des réticences en Europe.
Maria Nikiema
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