Grève d’élèves en Côte d’Ivoire

La ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, professeur Mariatou Koné, constatant des « poches de perturbation dans le secondaire », appelle les syndicats grévistes à la table du dialogue.

Mariatou Koné a visité ce mardi 15 octobre 2024 des écoles, à Abidjan, avec la ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique, Anne Ouloto, et le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, M. Pierre Dimba.

« Nous avons sillonné des établissements et à notre grande satisfaction l’école est ouverte. Nous avons deux objectifs, que toutes les écoles soient ouvertes sur l’ensemble du territoire. Cet objectif est atteint, toutes les écoles préscolaires, primaires et secondaires sont ouvertes », a dit Mariatou Koné.

Le deuxième objectif, « c’était que les cours se déroulent normalement sur l’ensemble du territoire. Au moment où nous vous parlons, les cours se déroulent normalement sur l’ensemble du territoire pour le préscolaire et pour le primaire », a-t-elle assuré.

« Dans le secondaire, les cours ont commencé à se dérouler, malheureusement, ceux qui ont choisi la voie de la violence au lieu de la voie de la négociation et du dialogue, sont devenus des perturbateurs. Ils se sont érigés en perturbateurs pour déloger ceux qui viennent faire les cours », a-t-elle ajouté.

Elle a fait observer que « pour le secondaire, on a des poches de perturbation », tout en félicitant « tous les enseignants qui ont compris que c’est seulement dans la négociation, dans le dialogue, dans la discussion que des choses peuvent être obtenues ».

Au Collège Moderne Autoroute, à Treichville, dans le Sud d’Abidjan, Mme Marie Kouakou, le principal de l’établissement, a assuré que « nous affichons complet au niveau des enseignants comme du personnel administratif et de l’encadrement ».

Bernard Dagnogo, professeur d’anglais dans cet établissement, a témoigné que « les cours se passent très bien et tous les collègues sont en poste », soutenant qu’on peut être en grève et venir en classe pour donner libre cours à la négociation.

Le directeur de l’Ecole publique primaire (EPP) régionale de Treichville, Eloi Aka, coordinateur des directeurs des écoles de la circonscription de Treichville, a affirmé que tous les collègues sont également à leur poste.

Ernest Brou, premier secrétaire général adjoint du Bureau exécutif national du Syndicat national de l’enseignement primaire public de Côte d’Ivoire (SNEPPCI), coordonnateur des sections de Treichville, Koumassi et Port-Bouët, s’est félicité de cette démarche des membres du gouvernement.

« Il y a des prémices qui augurent de la résolution du gouvernement de Côte d’Ivoire de prendre des dispositions pour que le problème des primes soit résolu parce que, déjà, les 24, 25 et 26 octobre 2024, nous serons à Grand-Bassam pour discuter des modalités d’attribution des primes », a-t-il confié.

Plusieurs organisations syndicales, faîtières et fédérations du ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation, regroupées au sein de l’Intersyndicale du MENA (IS-MENA), ont déposé le 23 septembre 2024, un préavis de grève auprès de la tutelle.

Ce préavis de grève porte sur un arrêt de travail de 72 heures sur l’ensemble du territoire national du mardi 15 octobre 2024 à 7h30 (GMT, heure locale) jusqu’au jeudi 17 octobre 2024 à 18h00, à l’effet de réclamer une réponse satisfaisante à leurs revendications.

Les organisations syndicales revendiquent prioritairement l’octroi d’une prime d’incitation aux personnels du secteur éducation-formation, l’institution d’une filière relative à l’administration scolaire avec création d’emplois nouveaux et un profil de carrière.

Elles réclament, en outre, le reversement des salaires retenus pour cause de grève en 2019 et 2020, la revalorisation des indemnités liées aux examens à grand tirage et leur paiement au plus tard deux semaines après la fermeture des secrétariats d’examens, et la promotion des instituteurs adjoints.

« J‘ouvre mes bras, je lance un appel aux quelques enseignants qui ont choisi la voie de la grève, je réitère, la porte du dialogue est ouverte, la porte de la négociation est ouverte. C’est quand les portes sont fermées qu’on parle de grève », a lancé Mme Mariatou Koné.

« Les portes du dialogue sont ouvertes, quel est le problème, s’il n’y a pas d’agenda caché que c’est vraiment pour les primes que chacun est en train de se débattre, alors allons à la table de discussion afin que le gouvernement puisse examiner  les besoins », a-t-elle poursuivi.

Des syndicats du ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, ont également appelé à un arrêt de travail du 15 au 17 octobre 2024. Lors d’une visite au CHU de Treichville, M. Pierre Dimba, le ministre de tutelle, a salué le personnel médical qui est à son poste.

« Je suis heureux parce que partout en Côte d’Ivoire les agents sont à la tâche », a déclaré le ministre de la Santé, appelant les syndicats à accepter de s’asseoir à la table des négociations pour discuter autour de leurs préoccupations.

Pour sa part, la ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique, Anne Ouloto, a martelé que « cette grève, telle qu’elle a été conçue et qu’elle est menée, est illégale », dénonçant les approches non conventionnelles, en parlant de la perturbation des cours.

« Des sanctions seront prises », a-t-elle prévenu, annonçant pour le jeudi prochain une importante réunion, tout souhaitant avoir des syndicats grévistes les fonds des dossiers. Les syndicats ivoiriens ont signé avec l’Etat une trêve sociale allant de 2022 à 2025.

Avec Apanews

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