Le Faso pleure Alino : une marche d’hommage réclame vérité et justice.
Les rues de Ouagadougou ont vibré ce mercredi 30 juillet, non pas sous le pas d’une célébration, mais sous celui d’une profonde émotion et d’une soif de justice. Des centaines de Burkinabè se sont rassemblés et ont marché pacifiquement en hommage à l’influenceur et militant civique, Alino Faso, dont le décès en détention à Abidjan, il y a quelques jours, continue de soulever une vague d’indignation et d’incompréhension.
La marche, organisée par un collectif d’acteurs de la société civile et des proches de l’illustre disparu, a débuté en debut de matinée depuis le mausolée Thomas Sankara, point de ralliement symbolique avant de s’ébranler vers l’ambassade de la Côte d’Ivoire au Burkina Faso. Drapeaux burkinabè et pancartes réclamant « Justice pour Alino« , « Vérité sur sa mort » ou encore « Plus jamais ça » ont flotté au-dessus de la foule, venue exprimer son attachement à cet homme qui, par sa voix percutante et ses prises de position courageuses, avait su capter l’attention de la jeunesse et des moins jeunes.
Un Départ Mystérieux, une Fin Tragique
Alino Faso, de son vrai nom Alain Christophe Traoré, était devenu une figure emblématique de la scène numérique burkinabè, connu pour son engagement envers les plus demunis et ses analyses bienveillantes des enjeux politiques et sociaux du pays. C’est en janvier dernier que la nouvelle de son interpellation à Abidjan, en Côte d’Ivoire, avait semé l’émoi au Burkina Faso. Placé en garde à vue pour des motifs qui restaient flous, ilserait décédé le 24 juillet dernier, dans des circonstances encore non élucidées, alors qu’il était détenu dans un camp de Gendarmerie en Cote d’Ivoire.
Vague d’Indignation et Communiqués en Chaîne
L’annonce de sa mort à travers un laconique communiqué du parquet ivoirien avait provoqué un choc national et international. Immédiatement, des voix se sont élevées pour exiger toute la lumière sur ce drame. Le Gouvernement du Burkina Faso avait rapidement réagi, exprimant ses condoléances à la famille et au peuple burkinabè, et sollicitant officiellement les autorités ivoiriennes pour une enquête transparente et rapide afin de déterminer les causes exactes du décès d’Alino Faso. Des appels à la retenue avaient été lancés, mais la douleur et la colère restaient palpables.
La thèse du suicide avancée par les autorités ivoiriennes ne convainc ni les autorités burkinabè, ni les populations dans leur grande majorité.
La Marche du 30 juillet : Un Appel Renouvelé
Aujourd’hui, la marche d’hommage à Alino Faso n’est pas seulement un mémorial, c’est un vibrant rappel à l’ordre. Les manifestants, encadrés par un dispositif sécuritaire discret mais présent, ont scandé des slogans en l’honneur d’Alino et ont exigé que les promesses de vérité et de justice ne restent pas lettre morte.
« Nous sommes là parce que nous voulons savoir ce qui s’est réellement passé. Alino n’est pas mort en vain. Sa voix continue de nous guider et nous exigeons que justice lui soit rendue », a déclaré Fatoumata Diallo, une étudiante venue participer à la marche.
Le souvenir d’Alino Faso, et la quête de vérité autour de sa disparition, restent plus que jamais vivaces dans le cœur des Burkinabè.
Maria Nikiema
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