Pas de sucre SOSUCO à Ouagadougou : mauvaise gestion ou mauvaise foi ?

Dans plusieurs alimentations de la capitale burkinabè, impossible de trouver du sucre de la Société sucrière de la Comoé (SOSUCO). Et selon les témoignages, cela fait plusieurs semaines que ça dure. Dans les rayons, nous trouvons des paquets de sucre importés d’un pays arabe.

C’’est un lecteur de votre journal www.topinfoplus.com furieux de ne pas trouver son sucre blond de la SOSUCO, qui a attiré notre attention dans la soirée du vendredi 18 novembre. Nous décidons à notre tour de faire le constat sur le terrain.

Notre petite enquête nous conduit dans quatre alimentations et le constat est le même partout. « Il y a longtemps même que nous n’avons pas vu le sucre SOSUCO », nous confie une vendeuse quand nous lui posons la question à l’alimentation Assolo.

« C’est le seul sucre que nous avons », nous confie une autre dans une alimentation Bon Samaritain.  Même constat dans les alimentations Bon voisinage et Wendkouni.

Nous avons réussi à arracher quelques explications auprès d’un gérant d’alimentation : « Les grossistes ne nous amènent pas le sucre SOSUCO alors que c’est ce que les clients réclament. Quand ils en amènent aussi, c’est cher. L’État nous demande de vendre le sucre SOSUCO à 800F le paquet alors que les grossistes nous disent de prendre à 820F le paquet. Certains ont pris pour vendre plus cher mais quand les contrôleurs de prix passent et ils voient que vous vendez plus cher vous pouvez écoper d’une amende de 200.000F sur le champ ».

Le sucre importé pour sa part serait acheté à 790F le paquet, pour être revendu à 850FCFA. Ce qui apparemment fait l’affaire des boutiques et alimentations.

Le plus étrange dans cette situation est que ce sont les mêmes grossistes qui vendent le sucre SOSUCO et le sucre importé et la plupart se ravitaillent au Grand marché de Ouagadougou.

Canne à sucre

Hier même (Ndlr : Samedi 19 novembre) il y a eu un arrivage de sucre SOSUCO au grand marché mais personne ne veut aller chercher au vu des prix pratiqués, nous confie un gérant d’alimentation. Selon ce commerçant qui préfère garder son anonymat, il s’agirait d’une technique commerciale afin d’imposer le sucre importé aux burkinabè. Si le sucre importé revient moins cher et qu’en plus le sucre SOSUCO manque les clients n’auront pas d’autre choix que de prendre ce qui existe.

Soulignons que le sucre importé a un emballage personnalisé pour les consommateurs burkinabè avec un Étalon cabré et le mot Étalon inscrit sur le paquet. De quoi convaincre plus d’un que c’est du sucre burkinabè.

Plusieurs fois de par le passé, des voix politiques et de la société civile ont appelé les populations à consommer le sucre de la SOSUCO afin de sauver cette industrie qui emploie de nombreuses personnes et contribue au développement du pays. Au vu cependant de tout ce qui se passe dans ce secteur, plusieurs questions méritent d’être posées : Est-ce que la SOSUCO est mal gérée ? Voici la question principale que l’on se pose. Quand ce n’est pas une hausse inconsidérée du prix de vente notamment pendant le mois de carême, c’est une absence complète dans les rayons. Tout ceci sonne comme une fausse note à l’heure ou le discours est au patriotisme.

En plus du ministère du commerce, le ministère de la santé est également interpellé car le sucre blond est réputé être plus sain pour l’organisme alors que le sucre importé est blanc.

une vue du sucre blond de la SOSUCO

Emmanuel Yaméogo

www.topinfosplus.com

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