Dépotoir d’ordures en plein cœur de la Cité Azimo de Ouagadougou
Un immense tas d’ordures trône en plein coeur de la cité Azimo de Ouagadougou. À l’approche, ce sont des odeurs nauséabondes qui accueillent les passants. Les habitants de ce quartier, pourtant l’un des plus huppés de la capitale Ouagalaise subissent de gros inconvénients et ne savent à quel saint se vouer.
« les ordures ménagères nous fatiguent avec les odeurs nauséabondes, quand on est assis ici c’est irrespirable. » C’est ainsi que Boukary Savadogo, vendeur de café sur la voie, nous résume la situation. « nous souffrons tous ici avec les ordures, comme c’est une réserve vide, les gens viennent jeter leur saleté qui nous encombrent de jours en jours, si la réserve était construite cela n’allait pas arriver , c’est dégradant et ça donne beaucoup de maladies, n’en parlons pas des odeurs irrespirables» renchérit François Zongo, un habitant du quartier . Si plusieurs personnes soufrent de cette pollution environnementale, il y en a cependant qui en tirent leurs sources de revenus.
Kafando Zacharia, est ramasseur d’ordures « je suis un riverain du quartier, j’habite dans le non loti que vous croissez avant d’arriver là, je verse les ordures que je ramasse les ordures devant les domiciles d et je viens les déverser ici, moyennant un paiement mensuel ou parfois ponctuel. Je mets parfois le feu aux ordures afin d’en réduire la quantité et rendre le lieu un peu plus propre. Nous faisons ce que nous pouvons mais malheureusement nos équipements sont limités.
Le dépotoir d’ordures est le lieu de travail de Lamoussa Tapsoba. « ça fait 20 ans que je suis dans la gestion des ordures , avant j’évoluais seule de mon côté mais cela n’est pas avantageux pour moi, vu mon âge avancée alors les autres femmes et moi nous nous sommes regroupées en groupe et nous nous relayons 2 fois dans la semaine . nous trions les ordures que les hommes viennent verser avec les chariots ou tricycles, nous trions principalement les sachets d’eau, les bidons et les bouteilles que nous revendons par la suite pour avoir un peu d’argent , je n’ai aucune idée de ce que les acheteurs de sachets vont faire pourvu que je gagne de l’argent. », confie cette quincagenaire.
Adeline Compaoré connue sur les lieux sous le surnom de Paagb naaba est la présidente du groupe des trieuses explique: « la plupart d’entre nous, ramassent les ordures devant les cours et ensuite nous nous regroupons sous le hangar en plein milieu du dépotoir et nous trions ce que nous jugeons nécessaires, je veux dire les sachets, les bouteilles, les bidons souvent les vêtements. ce n’est pas une chose aisée mais nous n’avons pas le choix surtout que nous sommes très exposées aux maladies dues à la respiration des mauvaises odeurs et au tétanos . j’aimerais bien que la municipalité ou les personnes de bonnes volonté nous accompagne dans notre action mais hélas il faut nous débrouiller toutes seules »
Aminata Kabré, l’une des femmes du groupe nous confie que c’est compliqué pour elles car « nous sommes très exposées aux maladies et coupures. Le mois dernier je me suis coupé le pied avec une bouteille, si les personnes de bonnes volontés pouvais nous accompagner avec les gants et les cache -nez ça nous faciliterait la tâche »
Des témoignages recueillis, il ressort qu’un réel problème existe autour de cette décharge anarchique. La question reste à savoir qui va y trouver solution.
Asmaho Tiemtoré
Topinfo Plus
PUBLICITÉ