Les élèves vacanciers à la recherche de leur pain quotidien

On les retrouve dans la mécanique, la soudure, la menuiserie, la coiffure, le lavage de motos, la coiffure ou la vente d’accessoires et de cosmétiques. Ces jeunes ont décidé de mener des petites activités, durant les vacances scolaires. C’est l’occasion pour eux, de se faire un peu d’argent de poche et de se familiariser avec le monde du travail.

Abdoul Aziz Ouattara, est un jeune laveur de motos. Equipé d’une petite machine, d’une barique d’eau, de savon, d’une brosse à laver et d’autres équipements indispensables, il débute son  activité. Notre étudiant se fait aider par son ami, Kader. Ils monnayent leurs services aux prix de 300F ou 500 F pour les motos et 1500F pour les voitures.

Le jeune Abdoul Aziz, commence sa journée, tout joyeux et serein. C’est un business rentable, car ils peuvent laver environ 15 à 20 motos. « Dans la journée, nous pouvons gagné entre 5000F à 10000F, selon le nombre de motos, que nous lavons. Cela dépend des moments », dit-il. Il s’est installé non loin du rond-point de la transition, pour se rapprocher des clients qui empruntent la voie. Ce jeune étudiant en 1^ère année de sociologie, fait le lavage des motos et autos, quand il en a l’occasion. Ces vacances tombent à pic pour lui, car il se fera un peu d’argent pour subvenir à ses besoins et études.

« Vous savez la vie au campus, n’est pas du tout simple. Donc on est obligé de faire de petits gombos. Lui et son ami, espèrent économiser une petite somme d’ici là. «  Je ne peux pas estimer combien j’aurai d’ici la fin des vacances, mais j’espère mettre un peu d’argent de côté » ajoute-t-il.

Abdoul Aziz confie que malgré la rentabilité de cette activité, souvent il peine à avoir assez de motos à laver.« Souvent, on peut venir et c’est 1 moto, bon ça dépend des moments hein », ajoute-t-il.  Au-delà du lavage des motos, Abdoul Aziz Ouattara a une autre passion qui est la musique. Il espère un jour, percé dans cet autre métier.

Mounira Ilboudo, tout comme Abdoul Aziz, espère apprendre le métier de coiffeuse. Elle  escompte se faire un peu d’argent pour la rentrée prochaine.  Mounira est une élève en classe de 4^ème.  Notre écolière se forme dans le salon de coiffure, chez Dame Charlotte Ouédraogo. « comme ce sont les vacances, je suis venue apprendre la coiffure avec la tantie. » déclare-t-elle. C’est une occasion, pour la jeune fille de se familiariser avec le monde actif et d’économiser  un peu de « jetons ». « Depuis que je suis là, j’ai appris à natter, faire les poses d’ongles et le make-up. Souvent quand il y’a beaucoup de clients, tantie me donne 1000F, que je garde. J’espère vraiment, économisé un peu d’argent. » ajoute-t-elle. Avec sa petite épargne, Mounira espère pouvoir gérer ses petits besoins.

Leaticia Compaoré est aussi, une élève en classe de 3^ème.  Nous la retrouvons au quartier de Bonheur-ville, elle est en train de coiffer une cliente dans le salon de sa tante. « Ma tante est coiffeuse. Comme ce sont les vacances, j’ai décidé de venir l’aider. Je profite aussi pour améliorer mes connaissances. » explique la vacancière. Selon ces termes, « Je peux coiffer 1 à 3 personnes par jour. En faite cela dépend des modèles que la personne veut. Je ne coiffe pas pour l’argent. Je suis venue améliorer mes connaissances ».

Pour notre vacancière, c’est une opportunité, car plus tard elle aimerait devenir coiffeuse professionnelle. Elle dit ne pas regretter son choix, car elle se prépare pour le futur. Leaticia  ajoute: « les vacances, ce n’est pas seulement rester à la maison. Il faut s’occuper pour éviter la mauvaise compagnie. C’est aussi une occasion d’apprendre beaucoup de chose comme métier. Moi j’aime la coiffure, c’est pour cela que je viens augmenter mes connaissances ».

D’autres par contre se plaignent de ne pas trouver un job payant ou une activité qui suscite leur vif intérêt. C’est le cas d’un groupe de jeunes garçons, âgés de 18 ans et plus. Ils passent leur journée dans leur « QG » ou « grain de thé ». Certains d’entre eux affirment, « Actuellement ça ne va pas, mais on tafe si on trouve quelque chose à faire. Si on trouve un job on le fait, le problème on ne nous paye pas » se plaint l’un d’entre eux.

Plusieurs personnes saluent l’initiative de la plupart des élèves, qui sollicite un travail ou qui apprennent un métier. Boukaré Ouédraogo, mécanicien encourage les élèves à ne pas rester oisif. Il émet cependant des réserves. « Certains ne veulent rien faire, à part aller à l’école. La plupart du temps, c’est le parent qui l’amène de force. Si y’a des jeunes qui ont compris d’eux même, c’est une bonne chose », affirme t’il.

« C’est une initiative très louable. Quand les vacances arrivent, beaucoup d’élèves viennent, nous solliciter pour apprendre la coiffure. Cela les aide aussi, si tu apprends à faire quelque chose, c’est d’abord pour toi . Donc je les encourage.» affirme une cliente. Madame Charlotte Ouédraogo, aussi encourage les filles élèves à apprendre un métier  quelconque . « Je suis coiffeuse-formatrice. J’ai décidé de former les filles qui veulent vraiment apprendre la coiffure. l’école n’est pas la seule voie . si tu apprends un métier ajouté, cela t’aidera plus tard. », ajoute -t-elle.

Notons que, les vacances sont en général, une période de repos pour les écoliers. Cette période, est l’occasion pour beaucoup de jeunes, de faire une petites activités génératrices de revenus ou apprendre un métier. Que ce soit pour leur propre compte ou pour une tierce personne, ces vacanciers s’adonnent à la tâche, espérant avoir des petits « sous ». De telles initiatives sont à saluer, car elles éloignent ces vacanciers de trois choses que sont : le vice, l’ennui et le vol.

Asmaho Tiemtoré.

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