Boukaré Pakmogda : Un chauffeur pas comme les autres

Conduire est un des métiers qui cartonnent dans toutes les villes du monde. Mais il existe une grande différence entre les chauffeurs. Chacun a ses qualités et fait face à des challenges spécifiques dans son secteur. Le chauffeur de corbillard a lui aussi sa particularité. Boukaré Pakmogda,  nous fait découvrir les dessous  de son métier

Boukaré Pakmogda est un de ces conducteurs spéciaux qui sont chargés de transporter des corps sans vie. En 8 ans de service, il a exercé dans plusieurs services de pompe funèbre. Pakmogda n’est pas cet homme aux antécédents moraux douteux comme certaines gens non averties le penseraient. Il jouit de tous ses esprits et sourit très souvent. D’ailleurs, il assure avoir beaucoup d’amis et n’a aucun problème de compréhension avec son entourage.

A la question de savoir s’il n’a pas peur de côtoyer toujours les personnes décédées, il a répondu sourire aux lèvres: « Sauf au début de mon métier. Sinon l’homme acquiert l’expérience dans un travail donné au fur et mesure que le temps avance». Son métier ne l’empêche pas de rester lui même. Il s’agit d’un homme jovial qui aime causer avec des amis. Pour lui, son métier n’est pas très différent des autres. Ce jeune homme, père de famille, est polyvalent dans le secteur de la gestion de la mort.

Pakmogda explique l’originalité de son métier de chauffeur de corbillard. Pour lui, conduire un corbillard  est très différent de conduire les autres voitures. C’est un travail pas seulement technique. La morale est la qualité la plus indispensable dans ce genre de métier. « Il s’agit non seulement de conduire, mais aussi de comprendre que vous devez conformer votre état spirituel à celui de la famille qui a perdu quelqu’un », explique-t-il. Selon lui, il faut absolument éviter de blesser ceux que vous êtes en train d’aider. Pour cela, il faut surveiller l’état de la route pour éviter trop de secousses, ne pas rouler trop vite et ne pas exposer le défunt aux bruits. « Parfois, la famille exige qu’un de ses membres  soit à côté du chauffeur et il faut être prudent parce qu’il surveille tous vos gestes », fait-il savoir. Cependant, c’est possible de prendre la vitesse quand la distance à parcourir est longue.

En plus de tout cela, il faut avoir du sang-froid. « Parfois nous devons nous occuper de l’habillement et de la mise en cercueil du défunt et cela exige une certaine moralité», a expliqué notre interlocuteur. Selon ses propos, ceux qui partagent avec lui le métier de chauffeur de corbillard ne sont pas nombreux. La preuve en est qu’il est sollicité très souvent pour aider dans une autre pompe funèbre. Cela arrive quand le chauffeur qui y preste n’est pas disponible et qu’on doit se débrouiller pour trouver un autre conducteur. Ainsi, Boukaré affirme que sa journée de travail est souvent surchargée. Pour ce qui est du salaire, il se garde d’y faire de longs commentaires. Il nous fait savoir qu’il met à la disposition des gens ses corbillards moyennant une petite contribution pour l’entretien. Mais nous parvenons à faire vivre nos familles”, dit-il. Pour ce chauffeur exerçant dans un domaine spécifique, les pompes funèbres offrent un service très utile à la population. Bien qu’ils soient des opérateurs économiques, y travailler exige plus d’humanisme.

Issouf Ouarahoun

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