Femmes vigiles: entre harcèlements sexuels et impayés
Difficile aujourd’hui, de se rendre dans un service sans apercevoir une femme vigile. Ce secteur d’activité, connu pour être prisé par les hommes accueille de plus en plus les femmes. Cette enquête, nous a amené sur les traces de ces femmes. Quelles sont les raisons qui ont amené les femmes a exercer le métier de vigile et quelles sont les difficultés qu’elles rencontrent? autant de questions posées , sur lesquelles elles ont bien voulu lever le voile.
Autrefois réservé aux hommes, le métier de vigile enregistre de plus en plus la gente féminine. Les raisons qui poussent les femmes dans les grandes villes comme Ouagadougou sont multiples. De ces femmes qui veulent de moins en moins tendre la main aux hommes, on retrouve GO (initiale de son nom pour confidentialité). GO a fait de l’adage il n’y a pas de saut métier, son leitmotiv. Ses premiers pas dans ce métier n’ont pas été de gaité de cœur. « Il fut un moment ou mon frère est tombé malade et a été hospitalisé. C’est cette situation qui m’a amené à me faire engager comme vigile.
Pour faire face aux frais d’hospitalisation et d’ordonnances la nouvelle recrue doit faire face aux réalités de ce métier. Conditions de travail difficile, pas de repos car OG dit travailler 7/7, pas de congés pour un salaire mensuel de 30 000 francs CFA soit 1000 francs CFA. Quelques mois déjà qu’elle exerce ce métier, cette dame dit subir de multiplies harcèlements sexuels. « J’attends d’avoir un peu d’argent pour rependre mon commerce », ajoute-t-elle.
Nous avons une rencontre avec BC, célibataire sans enfant. Je suis vigile depuis 5 mois, mais j’ai déjà des problèmes avec mes responsables. Ici aussi le harcèlement sexuel est au rendez-vous. « Il y a des responsables qui exigent d’avoir des rapports sexuels avec nous, si tu refuse tu t’expose a des risques. Un métier qui permet à cette vigile de subvenir à ses besoins mais avec le sentiment de ne pas être respectée par ses responsables qui installent la panique et la peur entre eux et leurs employés. « J’ai peur du patron à tel point que lorsque je le vois venir je commence à chercher un endroit pour me cacher et je reste debout jusqu’à ce qui parte. Nous avons pas signé de contrat n’en parlons pas être déclaré à la caisse ».
Le chapelet des difficultés que les femmes vigiles rencontrent dans ce métier ne cesse de s’allonger. Pour AG, cela fait à peine 3 mois qu’elle est vigile. Mais sa situation n’est pas reluisante pour autant. « J’ai été victime d’un accident de la circulation sur le chemin du boulot mais, la société n’a pas contribué à me soigner », nous dit-elle avec amertume. Avant de poursuivre, avec mes blessures j’étais obligée d’aller à la direction, aucune prise en charge n’a été faite.
La question des retenus sur le salaire en cas d’absence est dénoncée par toutes les vigiles que nous avons rencontrées. Pour GO, son service retient deux mille (2.000) en cas d’absence les jours ordinaires et cinq mille francs (5000) si c’est un jour de fête . GO poursuit « en décembre passé je me suis retrouvée avec 7500f au lieu de 30.000f parce que je me suis absentée ».
Toutes sont unanimes que ce métier comporte beaucoup de risques pour les femmes, mais pour ces dernières le travail est le remède de beaucoup de vices. Elles interpellent les autorités, notamment les ministères en charge de la promotion de la femme et du travail a jeter un regard sur ce secteur d’activités.
Sali Ouédraogo
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